La valeur de la passion (côté français)

Autant parler des choses qui peuvent fâcher ou faire plaisir tout de suite.

La glycophilie est une passion presque gratuite.

 

Souvent surpris par cette collection, l’ampleur et la vélocité des recherches du (péri)glycophile, les visiteurs d’une exposition ou le réseau des «chasseurs» mis à contribution,  demandent : « Mais ça ‘vaut’ (sous-entendu : cote ou coûte) quoi ? ».

-          Rien. Le plaisir de collectionner quelque chose qui se ne monnaie pas et que chacun peut faire. Le plaisir de chiner et de trouver « celui (l'emballage ou le sucre) » qui manque dans la collection après parfois des années de vaines recherches.

-          A quoi bon garder et rechercher quelque chose qui n’a pas de valeur ? C’est insensé !

-          Mais non, on troque, on échange, on ne parle pas d’argent et c’est mieux ainsi puisque même un gamin peut collectionner à son rythme, sans argent et ça l’occupe ! Il suffit de voir l’ambiance qui règne à l’intérieur des réunions d’échanges ! Au contraire ça devrait être plus fréquent, une collection comme ça !

 

J'irai même plus loin: dans des bourses toutes collections où il y a un stand glycophile, il y a généralement des professionnels aux côtés de notre modeste lubie.

 

Surprise !!! A plusieurs reprises, ces commerçants regardaient l'horloge et tentaient vainement d'intéresser le public.

 

A côté, la ou les table(s) des glycophiles, faisait l'objet de questions, de curiosité et aussi de point de rencontre car souvent, c'est le point de ralliement du jour pour les collectionneurs de la région ou de plus loin. Ceux-ci débarquent avec des sacs, des valises et des cartons ... de doubles de sucres ou d'emballages. Chouette! j'ai trouvé celui qui me manque. Le voisin lui-même, recherche à compléter sa série.

 

Une ambiance débonnaire, un petit côté "ruche" ? Ne cherchez plus : ce sont des glycophiles ! Si vous avez l'occasion de voir celà, vous en aurez déjà entendu parler !!!

 

Le coût du produit

A titre indicatif, un kilo de sucre enveloppé en grande surface contenant 180 rations de sucre coûte environ 3 euros. Pour ce prix là, les doubles servent déjà aux échanges et parfois même à sucrer le petit déjeuner. Pas de quoi être traumatisé ! Après, chacun fait ses choix.

 

Facile, non ?

Déontologie

 Donc, pas de cote…… Oui mais ! Regardons la réalité en face : la (péri)glycophilie n’est pas exempte de faux-frais, surtout lorsque pour faire évoluer sa collection, les recherches nous poussent à voyager pour rejoindre des bourses d’échanges ou traquer des produits hors des grandes surfaces. Les « belles choses » ont souvent une contrepartie supérieure au commun des sucres et se troquent comme d’autres « belles choses ». Certes, on ne vend pas, mais l’usage crée un besoin de juste équilibre dans les échanges. Ça aussi, il faut le dire.

 

Le club des glycophiles lui-même a pris la position de ne pas attribuer une cote à ces échanges, considérant que c’est le genre de « collection qui ne coûte pas cher ». Rester le plus longtemps possible en dehors des transactions mercantiles pour avoir une collection accessible à tous. Pas un seul glycophile n’est à la tête d’une fortune, même avec plusieurs milliers d’emballages.

Le troc se pratique la plupart du temps à un contre un. Il se négocie sur des critères similaires quand les emballages échangés sont anciens.

 

A y réfléchir, c'était ... "flambant" !

Et si, l’emballage ou le morceau de sucre peut « flamber », lors de ventes aux enchères en salle, il faut surtout considérer que le but est souvent au profit d’une œuvre caritative ou la recherche médicale.

Le cas « historique », en février 1983, d’une vente à l’hôtel Drouot, à Paris, où un seul sucre s’est vendu 3100 francs est le résultat conjugué du pari de la collecte de 10000 sucres en 10 ans, puis, la collection devenant un peu encombrante, la vente est décidée, doublée d’une farce car 31 copains ont cumulé chacun 100 F pour faire monter les enchères.

Un an avant la naissance du club français, pour une anecdote, on parlait déjà beaucoup de la collection de sucres enveloppés.

.... et puis il y a eu Internet

L'évolution de la technologie a facilité toutes sortes d'échanges et accru le côté "tout, tout de suite". La liste de recherche circule facilement, transmise par courriel, tandis que les réponses arrivent quasi instantanément. Ensuite, il suffit d'attendre le facteur et, quand il s'agit d'un troc, de réexpédier quelque chose qui correspond à une recherche de l'interlocuteur.

Plus besoin de recopier ou photocopier des listes, de les poster.

Plus besoin de se déplacer dans les réunions d'échanges : cela évite ainsi la flambée du coût des carburants, les frais de restauration, de transports, de péages (ou ceux du train) et d'hébergement....

 

Internet a aussi offert la possibilité de faire des recherches et d'acheter par voie électronique.... au prix fort, faisant fi de la convivialité et du plaisir de se retrouver. Certains diront que ce qui n'est plus dépensé en frais de trajet ou de restauration profite à l'achat sur Internet, confortablement installé chez soi etc..... En complément, un débutant ou quelqu'un qui a peu de doubles obtient moyennant finances ce qu'il n'aurait obtenu que difficilement faute de contrepartie ou tardivement à force de patience et de petites recherches répétées.

 

Alors ? Des collectionneurs achalandés ont eu l'idée de jouer les pourvoyeurs et de vider leurs stocks. En utilisant les sites d'enchères, ils ont proposé des lots au plus offrant, afin de générer un profit (allant jusqu'à plus de 20 fois la mise à prix) sur leur trésorerie. Le développement des réseaux sociaux offre un nouveau revers au glycophile amateur de réunions d'échanges. Notre hobby se monnaie de plus en plus: on sait que certains ont des besoins d'argent démesurés et de faibles moyens. Les ventes de stocks qui viennent d'on ne sait trop où -quand ce n'est pas de trocs généreux- sont devenus un gagne pain. On s'étonne que les bourses glycophiles s'étiolent ??

 

Il aurait suffi, pour être acceptable à mon avis, de calculer le coût de revient et de proposer au plus rapide, puisque les divers sites particuliers de ventes ou d'enchères permettent d'acheter à un prix fixé et définitif. Notons que plus le site d'enchères est connu, plus rentable est l'offre... Pas si bête.... et révélateur.

Cela fonctionnait de la même façon quand un collectionneur achetait un carton et le partageait en rétrocession. Dans ce cas, même les non-internautes pouvaient en profiter. Ils avaient même parfois un geste pour "l'approvisionneur" !

 

Certes, tous les arguments ont leur... « valeur ».

 

Cette « concurrence » est aussi une grande claque pour les organisateurs bénévoles de petites réunions d'échanges "sucrés" qui ne ménagent pas leurs efforts et qui voient arriver moins de monde (en fonction de critères divers), alors que les frais de location de salle (par exemple) restent identiques et élevés.

 

Fallait-il réellement copier l'exemple de certains de nos frontaliers qui se vendent les sucres entre-eux jusque lors des rencontres ? En France, nous n'en sommes pas encore là, bien que certains commencent à « noter » la rareté de leurs emballages et à tenter de faire une percée en voulant organiser une réunion "d'échanges" d'anciens emballages plus ou moins cotés.

Le développement des réseaux sociaux offre un nouveau revers au glycophile amateur de réunions d'échanges. Notre hobby se monnaie de plus en plus: on sait que certains ont des besoins d'argent démesurés et de faibles moyens. Les ventes de stocks qui viennent d'on ne sait trop où -quand ce n'est pas de trocs généreux- sont devenus un gagne pain. On s'étonne que les bourses glycophiles s'étiolent ??